La pluralité humaine comme essence du politique : Hobbes et Hannah Arendt

Guillaume Gaston Nguemba

Abstract


La théorie politique de Hobbes énonce un principe, celui de l’ordination de la multitude. Elle montre que le présupposé le plus général de l’Etat est que la multitude soit toujours ordonnée à la volonté d’un seul. Bien qu’ayant vu la profondeur de la pensée politique de Hobbes, Hannah Arendt ne se gardera pourtant pas d’y apporter des objections. Elle pense que le libéralisme politique classique dans sa version anglaise a construit une théorie politique qui aboutit à une instrumentalisation de l’Etat en vue de la protection des droits individuels, ce qui fait de l’artificialisme de Hobbes une théorie politique de l’individualisme. Or, si Hannah Arendt a critiqué la philosophie politique moderne, c’est pour montrer comment celle-ci a manqué l’essence du politique par la disqualification de la pluralité. L’intérêt de cet article consiste à montrer comment le concept de pluralité, saisi dans sa double dimension phénoménologique et volontariste, aboutit chez Hannah Arendt à l’idée d’une pensée politique humaniste.

Keywords


Pluralité, politique, liberté, action, désir de reconnaissance, intersubjectivité, État, état de nature, individualisme.

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