Pour une poétique de l’éthique dans Syram d’Okri Tossou

Anicette Ghislaine QUENUM

Abstract


Que la littérature ait un pouvoir, et l’écrivain, une responsabilité morale, nul ne peut en disconvenir après avoir lu La littérature et le mal de Georges Bataille. Dans Syram d’Okri Tossou, la responsabilité dont se trouve investi le romancier, il tente de la communiquer au lecteur, de telle sorte que la morale en tant que telle devient le principe même de la narration romanesque. Là réside l’intérêt d’une lecture qui met en relation l’éthique et la poétique dans le roman. Si des questions d’ordre moral sont au cœur des préoccupations du roman, elles ne s’éclairent qu’en lien avec une autre question : celle du mal compris comme catastrophe naturelle, non-sens, absurdité existentielle ou misère provoquée. Dans cette perspective, le discours favorise un certain parti pris axiologique : plongé dans un climat moral obsédant, le lecteur peut facilement se faire complice du narrateur. Une complicité qui s’enracine également dans la complexité de la narration : ambivalence de la voix narrative, enchevêtrement des modes de narration, incertitude quant à la véritable identité de l’autorité énonciative, inadéquation entre la langue utilisée et l’orientation éthique du roman. Avec un tel fonctionnement, le récit se donne à lire comme une mise en œuvre de l’écriture engagée par excellence. Aussi en appelle-t-il à la coopération du lecteur qui s’y trouve fortement représenté. L’analyse sociocritique, l’approche poétique ainsi que la théorie de la réception selon Umberto Eco constituent le dispositif méthodologique susceptible de conduire à terme cette étude.

 


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