L’écriture du désenchantement chez Ahmadou Kourouma et le défi de la traduction
Abstract
La littérature africaine anticoloniale fait son apparition dans la deuxième moitié du XXe siècle après des années d’indépendance dans un contexte postcolonial. À l’origine de l’écriture postcoloniales, nous trouvons le discours colonial d’un côté, et de l’autre, le discours anticolonial tel qu’il s’exprime dans les littératures issues d’anciennes colonies ou de territoires encore sous tutelle occidentale. La plupart des romans africains modernes se sont appropriés le thème de la violence exacerbée et la lutte contre les tyrans. De ce fait, la production littéraire de cette génération est qualifiée de l’écriture de violence sous l’effet de la discrimination, de la guerre et de la démagogie qui sont l’apanage de ceux qui sont au pouvoir. Ahmadou Kourouma issu de cette génération, peint dans ses œuvres la violence et la déshumanisation pour décrire la condition indésirable des africains.
La traduction de la littérature postcoloniale apparaît donc comme une activité « extralinguistiques », qui ne saurait se soustraire à son contexte de production. Vu que l’acte de traduire est davantage une (ré)écriture et un discours en soi, l’analyse des corpus originaux tels que les œuvres d’Ahmadou Kourouma aideront à comprendre comment les traductions de la littérature africaine traitent les manifestations discursives et esthétiques qui témoignent de l’engagement politique des auteurs africains.
Il s’agit dans le cadre de cet article de relever les particularités de l’écriture narrative d’Ahmadou Kourouma afin d’étudier chez lui les aspects de désenchantement à la suite de l’évolution politique dans les ex-colonies africaines. Puis nous examinerons l’esthétique littéraire et l’écriture de désenchantement qui reflète une sorte de crise du langage dans ses œuvres. Enfin, nous étudieront les enjeux linguistique et culturel de son discours dont le traducteur se voit dans l’obligation de tenir compte.
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