Essai de quantification et spatialisation de la perte en sols dans le bassin-versant de l’Oued el Kébir (Haut-tell tunisien)

Abstract

L’érosion hydrique des sols est l’un des plus graves problèmes menaçant actuellement le patrimoine agro-pédologique du Haut-tell tunisien, une région connue, depuis longtemps, par sa réputation agricole.

Marqué, depuis son histoire lointaine, par la fertilité de ses terres, le Haut-tell tunisien, souffre, aujourd’hui, d’une dégradation spectaculaire de ses ressources en sols.

L’effet combiné des actions anthropiques inappropriées et des facteurs naturels a, souvent, fragilisé les sols ce qui menace, sérieusement, les terres fertiles de la région

La présente étude s’intéresse à la quantification de la perte en terres dans le bassin-versant de l’Oued el Kébir en s’appuyant sur une méthode basée sur l’utilisation de l’Equation Universelle de Pertes en Sol (USLE) couplée à un Système d’Information Géographique (SIG).

La quantification et la spatialisation du phénomène de l’érosion hydrique potentielle, non linéaire, dans la zone d’étude ont été réalisées par le croisement d’un ensemble de paramètres: le climat, le relief, la pédologie, le couvert végétal et les moyens de lutte antiérosive.

L’estimation de l’érosion hydrique potentielle (non linéaire) a donné des résultats alarmants puisque le 1/5, environ, de la surface totale du bassin-versant pourraient perdre chaque année un taux de 40 t/ha. La situation est d’autant plus préoccupante dans la mesure où les sols, potentiellement, érodés sont les plus fertiles dans le bassin-versant.

Notons, par ailleurs, que la perte des sols, fait apparaitre des disparités en rapport avec l’hétérogénéité des unités spatiales. Les versants dénudés subissent des taux de perte en sols supérieurs à 40 t/ha/an, tandis que le fond de la plaine et les surfaces couvertes par la forêt sont très peu touchés. (  10 t/ha/an)